Vous comptez peut-être
acquérir un chiot (ou bien vous l’avez depuis peu) et s’impose pour vous de lui
apprendre la propreté.
Ce premier grand
apprentissage n’est pas toujours facile à faire faire au jeune animal qui vient
d’être propulsé chez vous, alors qu’il a été arraché brutalement à sa mère et sa
fratrie en perdant tous ses premiers repères de vie. Désorienté, il a avant tout
besoin de tranquillité émotionnelle pour aborder ce difficile
apprentissage.
C’est dans l’accueil
spontané, tendre et indulgent de ses nouveaux maîtres (mais pas leur toute
permissivité pour autant !) que le chiot trouve cette tranquillité et peut ainsi
reporter sur eux l’attachement qu’il avait pour sa mère et sa
fratrie.
C’est sur cet
attachement qu’il vous revient de bâtir la confiance en vous de votre chiot,
parce qu’un apprentissage ne se réalise jamais mieux que dans la
confiance.
Mais
au fait qu’entendons-nous par « propreté du
chiot » ?
Pour lui, propreté
signifie ne pas faire sur les lieux de couchage et de nourriture. C’est ce qu’il
a déjà appris avec sa mère chez ses éleveurs (dans le cas des meilleures
conditions d’élevage).
En effet, dès la
naissance et tant qu'ils tètent, les chiots sont incapables d’éliminer seuls
spontanément. C’est leur mère qui provoque l’élimination et en absorbe les
produits, tenant ainsi le couchage propre.
Dès que ses
chiots commencent à manger une nourriture solide, elle n'ingère plus leurs
déjections et les pousse alors à aller faire leurs besoins en dehors du
nid
Si vous l'accueillez à
8 semaines (âge minimum légal de vente) le petit animal est donc déjà "propre",
car il ne faisait plus ses besoins dans le nid.
Le chiot doit donc
s’ajuster sur notre point de vue de la propreté quand il arrive dans nos
maisons : c'est-à-dire faire ses besoins en dehors de l’habitation. Il s’agit
pour lui d’élargir jusqu’en extérieur l’espace entre le nid où il n’élimine plus
et l'endroit où il pourra se soulager.
Pour lui faire
comprendre ce que vous attendez donc de lui, et toute manière forte ne
favorisant jamais les apprentissages, c’est dans le calme que vous devrez
procéder pour son bon équilibre.
Préalable
pour faciliter l’apprentissage :
·
Distribuer la
nourriture selon un protocole précis et à heure fixe afin de mieux gérer
l’élimination.
Pour une bonne
régulation du comportement alimentaire du jeune animal, en dehors des repas de
la famille (où l’on ne donne rien au chiot), on le laisse manger seul au calme
et on lui retire sa gamelle ¼ d’h plus tard, qu’elle soit vide ou pas, et même
chose aux repas suivants (toujours en laissant l’eau
disponible).
Sachant que le chiot se
soulage habituellement après ingestion de nourriture, on facilite donc son
apprentissage de la propreté en le sortant à ces moments
là.
·
Limiter l’espace que le chiot peut occuper (surtout en votre
absence) et décider d’un lieu de couchage.
Vous
réduisez ainsi les zones que le jeune animal peut souiller bien sûr, mais aussi
vous imposez votre contrôle sur l’espace de vie en continuant ce que sa mère
faisait en rappelant ses chiots à l’ordre quand ils s’éloignaient trop des zones
permises.
Que ce
soit pendant vos absences, pour le repos en journée ou pour la nuit, la cuisine
est souvent la pièce retenue comme lieu de couchage parce que facile
d’entretien.
Un
chiot dort beaucoup, il va donc s’y reposer de nombreuses heures et souhaite se
soulager presque automatiquement à chacun de ses réveils. Le sortir juste à ces
moments là, garantit une fois encore d’obtenir facilement des
éliminations.
Un chiot de 8 semaines
ne peut pas se retenir plus d’1h ou 2 dans la journée, 3 ou 4h la nuit, et il ne
faudra pas attendre de lui une réelle capacité à se retenir plusieurs heures
avant l’âge de 6 mois.
Si l’on peut le sortir
après les siestes, les repas ainsi qu’après les séances de jeux (où le chiot
éprouve aussi facilement le besoin d’éliminer) il est aisé d’obtenir en quelques
semaines un jeune animal qui se soulage facilement
dehors.
Être aussi disponible
n’étant pas toujours possible il faut donc prévoir qu’il va naturellement se
soulager dans la maison, sans qu’évidemment cela soit à punir (puisque c'est un
besoin naturel).
Sortir
le chiot souvent et dès son plus jeune âge (mais pas dans n’importe quelles
conditions)
Puisque le chiot
élimine spontanément après ses repas, siestes et parties de jeux, s’il se met à
tourner en flairant le sol après l’un de ces moments, mieux vaut réagir
promptement et le sortir de suite !
Au début de
l’apprentissage choisissez de l’emmener en laisse toujours aux mêmes endroits un
peu tranquilles et propres si possible, pour qu’il s’y familiarise et puisse
trouver confiance pour s’y poser.
Pour apprendre à
éliminer dans n’importe quel environnement extérieur, un chiot a besoin d’être
assez assuré en lui, et sa confiance en vous au bout de la laisse l’y
aidera.
Les endroits bruyants,
très fréquentés de gens et de congénères perturbent et distraient le chiot...
idem quand on cherche à jouer avec lui lors de toutes les sorties... il se
soulagera sûrement en rentrant à la maison ! On est tellement plus tranquille
chez soi !
Attendez
pas les deniers vaccins pour le promener ! Il y a plus à craindre
à ne pas poursuivre une bonne socialisation au milieu extérieur en ne le sortant
pas, qu’à le maintenir à l’intérieur par peur des infections
possibles.
Il est pour cela
conseillé de le sortir avant ses 3 mois. Le risque infectieux est minime par
rapport à celui de vous retrouver avec un chiot qui ne saura pas aborder sans
crainte les sorties en milieu urbain surtout, parce qu’il n’y aura pas été
familiarisé assez tôt.
Risque encore majoré
s’il vient d’un élevage isolé en campagne où il n’a pas été en contact du tout
avec les bruits de rue.
Sans pour autant
l’emmener tout de suite faire ses besoins sur les trottoirs les plus
fréquentés ! (parce que justement souvent les plus sales) il y a urgence à le
confronter progressivement à toute situation qu’il sera amené à vivre plus
tard.
Il deviendra ainsi un
chien équilibré en toute occasion et environnement, capable de faire ses besoins
en laisse où que vous alliez.
Et même si le chiot
dispose d’un jardin, cela ne dispense surtout pas de le sortir dans la rue pour
les raisons précédemment exposées.
Comment
procéder :
Une fois repéré « le
bon endroit » propre et tranquille, promenez-y le chiot en le laissant flairer,
sans marquer votre impatience qu’il percevrait finement et qui ne ferait que le
stresser et certainement pas se soulager
rapidement.
Pour éliminer, il peut
préférer un sol absorbant, sableux ou avec petits cailloux ou bien de l’herbe
(pas toujours facile dans les grandes villes !) habitude qu’il a peut-être déjà
pris chez ses éleveurs.
Ramenez-le toujours à
cet endroit là, et vous y obtiendrez plus facilement ses
éliminations.
Dès que le chiot s’est
exécuté, félicitez le et montrez votre approbation avec une caresse de la main
et la voix , pour qu'il comprenne que c'est exactement ce que vous attendez de
lui.
Attention cependant à
bien attendre qu'il ait juste terminé pour le féliciter, car il pourrait
s'arrêter pris par l’émotion !
A proximité de lieu
d’habitation, en ville, à l’intérieur de résidences, etc. prévoyez toujours vos
petits sacs pour ramasser ses déjections. Vous participez ainsi à plus de
propreté et à faire aimer les chiens de ceux qui ne les voient que comme une
nuisance !
Vous pouvez alors
poursuivre un peu la promenade toujours en laisse et petit à petit agrandir le
périmètre d’exploration, lui proposer un de ses jouets (mais anticiper et
interdire toute prise en gueule de papiers, cailloux,
etc.)
Progressivement, vous
rendez l’extérieur familier et positif et surtout sans rentrer tout de suite dès
les besoins faits, au risque que votre chiot n’associe rapidement « pipi/caca »
= fin de la balade !
Si
le chiot se soulage à la maison
A supposer que l’on
soit assez disponible, il est bien sûr laborieux de sortir le très jeune chiot
de 6 à 8 fois dans la journée (et 1 ou 2 fois la nuit !) si l’on n’a pas une
maison avec jardin. Il y aura donc bien quelques « accidents » de parcours
devant lesquels il est capital de réagir avec justesse, pour optimiser
l’apprentissage.
Si vous ne prenez pas
votre chiot juste le fait en train de se soulager, ne le grondez surtout pas.
N’allez pas le frapper ou lui infliger la trop fâcheuse et trop pratiquée
punition de lui mettre la truffe dedans ! Cela ne lui apprend rien sinon à vous
craindre sans comprendre. Le chien est dans son présent et n'associera pas votre
soudaine colère avec le fait de s’être soulagé il y a quelques
instants
La mine penaude qu'il
adoptera à chacun de vos accès de fureur quand vous surprendrez un pipi dans la
maison, ne sera (en langage chien) que l’attitude de soumission d’un chiot qui
craint votre colère et réclame votre apaisement.
L'idée sotte et tenace
qu'il "se sait coupable" et demande pardon ne doit pas vous effleurer, cette
interprétation n’est qu’anthropomorphisme !!
Par contre si vous le
voyez flairer, tourner et vouloir se poser n’importe où, saisissez-le gentiment,
emmenez-le dehors ou à l’endroit de l’appartement que vous avez prévu pour
cela.
Félicitez le bien
chaleureusement si vous avez la chance qu’il s’exécute et termine là où vous le
mettez.
Le but est qu’il
finisse par associer que vous souhaitez qu’il se soulage à cet endroit là et pas
ailleurs. Mais aussi et surtout qu’il ne craigne pas votre présence quand il a
une envie qu’il ne peut retenir. Car alors il pourrait ne plus faire facilement
en laisse dehors (craignant votre proximité), ou bien aussi chercher à
dissimuler ses déjections de la nuit par exemple en les absorbant ! (Une des
causes de coprophagie chez le chiot).
Quand vous ne l’avez
pas surpris, contentez-vous de ramasser ou éponger hors de sa présence pour
qu’il ne prenne pas votre position accroupie pour un appel au
jeu !
Un nettoyage ensuite à
l'eau vinaigrée est préférable à l'eau de javel dont l'odeur serait plutôt
incitatrice à recommencer à cet endroit là !
Si l’on a pu offrir des
conditions d’apprentissage optimales, le chiot est propre entre l’âge de 4 à 6
mois, mais parfois un peu plus tard quand justement on le laisse seul de
nombreuses heures.
Alors soyez
indulgent avec votre chiot, ne punissez jamais pour cet apprentissage comme pour
aucun autre, ceci n’est en rien éducatif !
On
obtient bien davantage et plus vite, en récompensant un comportement souhaité,
plutôt qu’en punissant le comportement non
désiré. |